lundi, décembre 30, 2013

Battle Royale - Koushun Takami


Quatrième de couverture:
Dans un pays asiatique imaginaire existe un programme gouvernemental connu sous le nom de Battle Royale. Chaque année, une classe de 3e est choisie au hasard, emmenée sur une île coupée du monde, et les collégiens doivent combattre entre eux jusqu'à ce qu'il ne reste qu'un survivant...
Ceci afin de servir d'exemple à la population, à la jeunesse particulièrement, et aussi de recueillir des statistiques sur le temps mis par le champion à éliminer ses camarades. Version contemporaine survitaminée de Sa Majesté des Mouches, de William Golding, Battle Royale a défrayé la chronique à sa publication, avant de devenir l'un des plus grands best-sellers de l'édition nippone.       

Tous les ans, une classe de collégiens est tirée au sort pour participer au « Programme 68 ». Placés sur une île coupée du monde, l'objectif est de se battre et de s'entretuer jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Dans ce contexte, difficile d'avoir confiance en ses amis d'antan... Certains élèves vont jouer les jeu tandis que d'autres vont s'allier pour essayer d'échapper à la mort. 
Au fur et à mesure des chapitres, on apprend à connaître les personnages les plus importants du récit; on assiste aux alliances improbables, à la peur qui amène certains personnages à se cacher, d'autres à tuer pour ne pas être tués... la nature profonde de chaque personnage va se révéler au fur et à mesure du récit.
 
Battle Royale est certes extrêmement violent, mais l'histoire est captivante, fascinante et sans temps mort. Une fois qu'on plonge dedans il est presqu'impossible de lâcher tellement on veut savoir comment ça va se terminer.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge Ecrivains Japonais 2013 proposé par Adalana.


mercredi, novembre 27, 2013

Manazuru - Hiromi Kawakami



Quatrième de couverture:
Une femme, sa fille, son amant... et son mari disparu. Non pas défunt, mais mystérieusement évanoui dans la nature. Le seul indice qu'il a laissé est le mot Manazuru écrit dans son journal. Ce qui amène sa femme à se rendre régulièrement dans la station balnéaire du même nom. Comme toujours dans les romans de Kawakami, le temps se tisse lentement et le secret des coeurs se donne à lire dans les gestes, les étreintes éphémères, la délicatesse des sensations. Mais dans Manazuru plus que dans les autres, la présence d'un monde invisible imprègne le quotidien et bouleverse la géographie sentimentale des êtres. Là-bas, au bord de la mer, il y a le bruit de la pluie dans le ciel immense, l'éblouissement d'étincelles d'un incendie, l'envol de hérons blancs sur des maisons en ruine : un instant de lumière à saisir, peut-être, entre apparition et disparition, souvenir et oubli, mystère de l'absence et appel de la vie.

Sans vraiment savoir pourquoi Kei est indéfiniment attirée par Manazuru, cette petite ville en bord de mer. Parfois elle voit des ombres, et à Manazuru, c'est justement l'ombre d'une femme qui la suit et qui avoue connaitre Rei, son mari disparu. En quelque sorte, cette ombre l'amène à replonger dans son passé.
Aller à Manazuru, c'est aussi un moyen d'échapper à la relation compliquée et fuyante qu'elle entretient avec sa fille. Par ailleurs, toutes deux habitent avec la mère de Kei, vieillissante, qui n'a jamais vraiment apprécié Rei. 3 générations de femmes sous le même toit...

Malgré une très belle écriture, très poétique, cette histoire traîne en longueur, il ne se passe pas grand chose et au final bien des questions demeurent sans réponse... Malheureusement je m'y suis bien ennuyée...
 
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge Ecrivains Japonais 2013 proposé par Adalana.


mardi, novembre 19, 2013

Sous la terre - Courtney Collins


Quatrième de couverture:
Australie, 1921. La jeune Jessie vit au fin fond d’une province sans foi ni loi avec son tuteur et mari honni, le bilieux Fitzgerald Henry, dit Fitz. Depuis sa sortie de prison sous caution, elle travaille comme apprentie pour le compte de celui-ci. Vols de chevaux et de bétail, recel et autres misérables larcins : Jessie se retrouve complice malgré elle des trafics de ce mari, violent et alcoolique.
Isolée dans une vallée hostile peuplée d’hommes et de femmes aussi sauvages que les paysages qui les entourent, Jessie s’étiole. Mais, une nuit, tout bascule.
C’est le début d’une incroyable cavale, une fuite hallucinée à travers une nature impitoyable et grandiose. Traquée par Jack Brown et Andrew Barlow, un sergent héroïnomane, Jessie affronte son destin avec une rage extraordinaire.
Inspiré par la vie de la première femme bushranger, Jessie Hickman, Sous la terre est une ode à la liberté aussi envoûtante que cruelle.

Le livre commence pas l'enterrement du bébé, né prématuré, et ce bébé va hanter toute l'histoire puisqu'une grande partie du livre se lit à travers lui; en effet, il raconte l'histoire de sa mère, cette mère qui dès les premières pages l'ensevelit sous la terre, cette mère qu'il aurait voulu connaître, serrer et aimer. Petit à petit on va remonter dans le passé de Jessie et revivre les moments importants de sa vie... jusqu'à la reconquête de sa liberté qui va l'amener à s'enfuir à travers le vaste pays qu'est l'Australie.

Malgré de très beaux passages, j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire et à l'apprécier tout le long.

Extrait:
« Si la terre pouvait parler, de qui raconterait-elle l’histoire ? Sa préférence irait-elle à ceux qui, à genoux sur elle, se sont écharpé les doigts à la retourner à mains nues ? À ceux qui, soir après soir, s’y laissaient choir comme sur le sein d’une mère, l’arrosant de leurs larmes et de leur sang ? Ou à ces autres qui aspirent à s’en éloigner, aussi loin que les oiseaux, coupant le ciel dans une stridence qui ne connaît pas les pleurs ? Tel est sans doute le désir de la terre, pour ceux que des ailes tiennent en suspens. En bas où je suis, j’ai fini par comprendre deux choses : les oiseaux retombent et la terre sait attendre. Tôt ou tard, tout lui sera remis, avec les dents et la peau et les rognures d’os. Un jour, ceux-là même qui cherchent à planer là-haut se retrouveront plantés comme une racine torse dans sa noirceur compacte. Comme moi. Telle est sans doute la leçon de la terre. »            

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.
 

dimanche, novembre 10, 2013

Mauvaise étoile - R.J. Ellory


Quatrième de couverture:
Texas, 1960. Elliott et Clarence sont deux demi-frères nés sous une mauvaise étoile. Après l’assassinat de leur mère, ils ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maisons de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs. Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otages pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, ils se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier. Alors que Sheridan, accompagné des deux adolescents, sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes. Loin de se douter de la complexité de celle-ci, la police, lancée à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy ne sont pas au bout de leurs surprises.

Le livre débute dans le passé des 2 demi-frères, Digger et Clay: leur enfance, une vie de misère emplie de malchance, un destin tout tracé qui, après la mort de leur mère, les mène tout droit dans un établissement pour jeunes criminels. On sent déjà que la vie n'a pas été clémente avec eux, qu'elle les a marqués, mais tout va encore empirer, puisqu'ils vont être pris en otage par Earl Sheridan, condamné à mort, qui pendant sa cavale va semer la terreur partout où il passe... s'engage alors une chasse à l'homme sanglante quelquepart entre Tucson et El Paso.

Orchestré d'une main de maître ce thriller nous plonge au coeur du sujet de prédilection d'R. J. Ellory: l'origine du mal. L'intrigue est rondement menée, les personnages sont complexes et fouillés, on tourne les pages sans pouvoir s'arrêter... un thriller bien noir qui vaut le détour!
 
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.

Ce livre participe également au Challenge Thrillers et Polars.

mardi, octobre 29, 2013

Out - Natsuo Kirino


Quatrième de couverture:
Masako, Yoshie, Kuniko et Yayoi, - quatre femmes qui passent leurs nuits à remplir des paniers-repas dans une usine de la banlieue de Tokyo. Une heure de travail à la chaine après l'autre, elles se disent leurs souffrances : que leurs maris les battent, les trompent ou les abandonnent, elles ont en effet toutes en commun de subir le malheur d'être femmes dans un pays où ce sont les hommes qui dirigent. C'est dans ce contexte de violence sociale décrit par le menu que l'inévitable se produit : n'en pouvant plus d'être traitée comme une esclave, Yayoi finit par étrangler son mari. Solidaires, ses amies se placent aussitôt sous la direction de Masako et l'aident à faire ce qu'il faut pour ne pas finir en prison. Commence pour ces quatre femmes une longue descente aux enfers, où elles vont croiser le chemin d'un certain Mitsuyoshi Satake, un ancien nervi hanté par l'acte abominable qu'il a jadis fait subir à une femme qui avait osé le défier. Terrifiante autant qu'implacable, le dynamique qui voit alors ces personnages s'affronter dans une lutte à mort pour la liberté, l'amour, le pouvoir et l'argent est lancée.

Dès la 4e de couverture nous savons qui va commettre le meurtre... malgré cela j'ai été très vite embarquée dans cette histoire où le suspense va crescendo. Au fur et à mesure des chapitres on passe dans la tête et à travers la vie de chacun des personnages. C'est une construction assez originale, l'histoire est sanglante, mais la sauce prend parce que le récit est réaliste et totalement plausible.
Je suis ravie d'avoir découvert cet auteur japonais et je ne manquerai pas de lire ses autres ouvrages.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge Ecrivains Japonais 2013 proposé par Adalana.



Ce livre participe également au  Challenge Thrillers et Polars.


mardi, octobre 22, 2013

Bilan lecture 3e trimestre 2013

Et voici venu le moment de faire le bilan de tout ce que j'ai lu au cours du troisième trimestre 2013...
Juillet:

  • Le voleur de regards (Sebastian Fitzek)


  • Avancer (Maria Pourchet)
  • Dolfi et Marilyn (François Saintonge)

Aout:
  • Annabel (Kathleen Winter) 

  • Le tueur intime (Claire Favan) 

  • Le temps, le temps (Martin Sutter) 

 

Septembre:





  • Animaux solitaires (Bruce Holbert) 

 

Plonger - Christophe Ono-Dit-Biot

 

Quatrième de couverture:

« Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils. » Un homme enquête sur la femme qu'il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s'ouvre, on l'appelle pour lui dire qu'on l'a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l'Arabie. Elle était artiste, elle s'appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour - leur rencontre, les débuts puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance de l'enfant et essaie d'élucider les raisons qui ont précipité sa fin. Des trésors de la vieille Europe aux mégapoles du nouveau monde, du marbre des musées au sable des rivages sensuels où l'on se lave de tout, « Plonger » est l'itinéraire d une héroïne de notre temps. En quête de liberté, de profondeur, et de pureté dans un monde de plus en plus étouffant.
 
La quatrième de couverture raconte assez bien le contenu de ce livre. C'est une histoire agréable à lire, on prend du plaisir à découvrir comment cette belle histoire d'amour va naître et déchaîner la passion... pour ensuite finalement se déliter, comme ça arrive bien souvent dans la vie. Cependant, malgré un sujet à priori intéressant et un style accessible, cette lecture ne me marquera pas très longtemps...
 
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.

lundi, septembre 30, 2013

L'invention de nos vies - Karine Tuil

 

Quatrième de couverture:
Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »... Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension. Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c était à refaire ?
À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c est la déflagration...
« Avec le mensonge on peut aller très loin, mais on ne peut jamais en revenir » dit un proverbe qu illustre ce roman d une puissance et d une habileté hors du commun, où la petite histoire d un triangle amoureux percute avec violence la grande Histoire de notre début de siècle.
 
Sam Tahar est un homme ambitieux et au sommet de la réussite. Avocat français, il s'impose au barreau de New York. Il est marié à une riche héritière juive et ils ont deux enfants. Il a beaucoup de succès auprès des femmes et collectionne les maîtresses. Cependant, son succès repose sur le mensonge et l’usurpation, parce qu'en vérité il s'appelle Samir et est musulman. Il s'est inspiré de l'histoire familiale de son ami de jeunesse Samuel pour bâtir le passé qu'il affiche au monde. Mais peut-on bâtir son présent en reniant son identité? Peut-on demeurer au sommet en mentant à profusion ou est-ce que la chute vertigineuse guette inexorablement ?
On assiste aussi à un triangle amoureux entre Samir, Samuel et Nina qui se sont connus 20 ans plus tôt sur les bancs de l'université... Samir finira par récupérer Nina qui lui avait préféré Samuel à l'époque parce que ce dernier avait fait une tentative de suicide. Elle deviendra la maîtresse attitrée de Samir et aura l'impression d'accéder enfin à la vie qu'elle mérite... Mais peut-on rattraper le passé? Peut-on jamais être sûr d'avoir fait le bon choix?

Au départ, j'ai été perturbée par les phrases très longues, hachées, parsemées de nombreuses virgules, mais au fil de la lecture j'y ai finalement adhéré... J'ai aimé cette intrigue haletante, sans temps mort, doublée d’une analyse sur la société contemporaine.   
 
Extraits:
Il y a quelque chose de profondément tragique, qui dit la fragilité humaine, dans la fréquentation d'un être dont la sensibilité exacerbée commande le rapport au monde, la place sociale, un être à vif, un cobaye dont la société teste la résistance à la brutalité.
Provoquer l'animal est dangereux, elle sait portant comment le prendre, au fil du temps elle a appris; jamais frontalement; jamais en phase agressive, il faut savoir contourner la bête, isoler la part atteinte comme on argote un arbre, alors seulement opérer un rapprochement, envisager l'avenir.
Quelque chose de fort le reliait encore à elle sans qu'il fût capable d'expliquer précisément quoi. Un lien filial solide? Un amour névrotique? Oui, sans doute, comme tout fils nourri au lait de la tendresse humaine la plus pure, sa mère restait la femme la plus importante de sa vie, mais il y avait une autre raison à la survivance de ces liens qui pourtant l'entravaient: la crainte d'écarter trop brutalement, la peur de blesser une femme qui avait eu la vie dure, une vie d'humiliations, une de ces existances sordides dont on cherche en vain à nommer les responsables, à déterminer les causes: une enfance pauvre, un pariage forcé, l'exil et la misère, la manipulation - une vie de merde.  
 
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.

La grâce des brigands - Véronique Ovaldé


Quatrième de couverture:
Quand Maria Cristina Väätonen reçoit un appel téléphonique de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis des années, l'ordre qu'elle avait cru installer dans sa vie s'en trouve bouleversé. Celle-ci lui demande instamment de venir chercher pour l'adopter Peeleete, le fils de sa soeur. Nous sommes en juin 1989, Maria Cristina vit avec son amie Joanne à Santa Monica (Los Angeles). Cela fait vingt ans qu'elle a quitté Lapérouse, et son univers archaïque pour la lumière de la ville et l'esprit libertaire de la Californie des années 70.
Elle n'est plus la jeune fille contrainte de résister au silence taciturne d'un père, à la folie d'une mère et à la jalousie d'une soeur. Elle n'est plus non plus l'amante de Rafael Claramunt, un écrivain/mentor qu'elle voit de temps à autre et qui est toujours escorté par un homme au nom d'emprunt, Judy Garland. Encouragée par le succès de son premier roman, elle est déterminée à placer l'écriture au coeur de son existence, être une écrivaine et une femme libre. Quitte à composer avec la grâce des brigands.

A l'âge de seize ans, Maria Cristina Väätonen quitte le grand Nord et sa famille pour étudier à Los Angeles. Là-bas elle va rencontrer son mentor, qui sera aussi son premier amant... elle y écrira son premier roman et tentara de fuir un passé qui a laissé de nombreuses empreintes.
Il s'agit là d'un roman sur la fuite en avant, celle qui nous permet de nous affranchir d'un passé plus ou moins lourd à porter et de nous recontruire pour affronter l'avenir de manière plus sereine. Il s'agit aussi d'un roman sur les liens du sang qui peuvent soit peser sur nos vies soit nous pousser vers l'avant.

Une très belle écriture m'a portée tout au long de ce récit et petit à petit j'ai été embarquée dans cette histoire qui débute au présent pour ensuite plonger dans le passé de Maria Cristina jusqu'à la rencontre avec son neveu.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.



lundi, septembre 23, 2013

Kinderzimmer - Valentine Goby


Quatrième de couverture:
Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.Mila se retourne :– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?– La même chose que toi. Une raison de vivre.”
En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

Nous voilà plongés dans un sujet maintes fois exploité dans la littérature, à savoir la 2e guerre mondiale et la déportation. Et pourtant, non seulement j'ai été embarquée, mais j'ai été littéralement prise aux tripes par l'histoire de Mila, déportée au camp de travail de Ravensbrück.
Valentine Goby nous raconte l'histoire du point de vue d'une jeune femme, qui tente de survivre en milieu surpeuplé et qui essaie de cacher la vie qu'elle porte en elle. Car elle ignore ce qui adviendra de son bébé si les Allemands l'apprennent, s'ils savent qu'il grandit dans le creux de son ventre... il faudra donc l'occulter, le cacher et faire face aux adversités sans fléchir... poux, rats, famine, maladie, cadavres, il faut rester debout et trouver une raison de vivre pour repousser la mort qui guette. Et tout cela va être possible grâce à la solidarité féminine qui se mettra en place, au-delà des nationalités, des langues ou des races; l'espoir que la solidarité va générer va prouver que la vie peut-être plus forte que tout.

C'est un livre dur qui a suscité énormément d'émotion... c'est un livre dont on ne ressort pas indemne... De quoi faire réaliser qu'en tant que femme on a de la chance d'être nées ici et aujourd'hui...

Extrait:
Elle y est seule, libre, sans comptes à rendre, on peut bien prendre sa gamelle, voler sa robe, la battre au sang, l'épuiser au travail, on peut la tuer d'une balle dans la nuque ou l'asphyxier au gaz dans un camp annexe, cet espace lui appartient sans partage jusqu'à l'accouchement, elle les a eus les Boches; plus qu'un enfant c'est bien ça qu'elle possède: une zone inviolable, malgré eux. Et comme disait son père, qu'ils crèvent ces salauds.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.
 

jeudi, septembre 19, 2013

Une soif d'amour - Yukio Mishima


Quatrième de couverture:
La jeune veuve Etsuko est amoureuse d'un domestique de la maison de son beau-père Yakichi, chez qui elle vit. Ses beaux-frères, belles-sœurs et leurs enfants vivent sous le toit de l'ancêtre, qui est devenu l'amant d'Etsuko. Une nuit, Etsuko donne rendrez-vous au garçon qu'elle désire. Comprenant enfin ce qu'elle veut, il se jette sur elle. Elle perd connaissance. Quand elle revient à elle, il s'enfuit. Elle le poursuit, le rattrape, le frappe d'un coup de houe et le tue - Yakichi était là. Roman d'une grande force sournoise, obscure et nerveuse, cette œuvre est une peinture d'une passion bridée par un milieu, mais qui finit par tout consumer.

Ce livre décrit à merveille une femme perdue, Etsuko, qui après la perte de son mari s'installe chez son beau-père et devient sa maîtresse. Elle cotoîe tous les jours ses beaux-frères et belles-soeurs qui  habitent dans la même maison; ils voient cette relation de manière critique et ne comprennent pas le regain de vigueur émanant de leur beau-père. Derrière une apparente distance, Etsuko subit cette relation avec son beau-père et se prend à rêver de Saburo, le jeune domestique de la maison, qui va éveiller en elle une passion démesurée... peut-être est-ce le seul moyen pour elle d'échapper à sa propre réalité. Etsuko va apprendre que Saburo a une relation avec Miyu, la jeune domestique de la maison, et cela va déchaîner en elle une jalousie pathologique et engendrer une souffrance sans bornes qui l'amènera à commettre l'irréparable.

Usant de beaucoup de poésie, Yukio Mishima nous livre ici un portrait de la nature humaine que la moindre étincelle peut faire basculer dans la folie. Une belle découverte et de nombreuses pages cornées pour retrouver les passages que j'aurai encore envie de relire.

Extrait:
Il est grand temps qu'il vienne, ce matin, ce pur matin. Ce matin-là n'appartiendrait à personne, ne répondrait à la prière de personne. Je rêve d'un moment où, sans que je l'aie demandé, mes actes trahissent complètement cette partie de moi-même qui ne demande rien. Mes menus actes, mes actes imperceptibles...
" Il me faut porter un manteau plus lourd que les autres, pensa-t-elle, parce qu'il se trouve que mon âme est née au pays des neiges et y vit encore. Pour moi, la difficulté de vivre n'est que l'armure qui me protège."

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge Ecrivains Japonais 2013 proposé par Adalana.



mardi, septembre 10, 2013

Monde sans oiseaux - Karin Serres


Quatrième de couverture:
« Petite Boîte d’Os » est la fille du pasteur d’une communauté vivant sur les bords d’un lac nordique. Elle grandit dans les senteurs d’algues et d’herbe séchée, et devient une adolescente romantique aux côtés de son amie Blanche. Elle découvre l’amour avec le vieux Joseph, revenu au pays après le « Déluge », enveloppé d’une légende troublante qui le fait passer pour cannibale. Dans ce monde à la beauté trompeuse, se profile le spectre d’un passé enfui où vivaient des oiseaux, une espèce aujourd’hui disparue.
Le lac, d’apparence si paisible, est le domaine où nagent les cochons fluorescents, et au fond duquel repose une forêt de cercueils, dernière demeure des habitants du village. Une histoire d’amour fou aussi poignante qu’envoûtante, un roman écrit comme un conte, terriblement actuel, qui voit la fin d’un monde, puisque l’eau monte inexorablement et que la mort rôde autour du lac…

Grâce à ce livre on embarque au coeur d'une histoire fantastique qui décrit un monde chimérique, un monde où les oiseaux n'existent plus, où les cochons sont fluorescents et amphibiens, où les habitants accueillent les nouveaux arrivants en sortant une maison du fond du lac où gisent aussi leurs morts; un monde pourtant peuplé de gens ordinaires à la destinée extraordinaire.
Tout au long du récit, on va suivre la vie de Petite Boîte d'Os, sa naissance, son enfance, son adolescence, sa vie de femme, son amour fou pour Joseph le cannibale au point de ne pas le voir vieillir, son amitié indéfectible pour Blanche... 
Ce récit étrange qui, sous ses airs de conte merveilleux, nous transporte dans une bulle hors du temps.

Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire 2013.
 


 
 

dimanche, septembre 08, 2013

Une certaine vérité - David Corbett


Quatrième de couverture:
1994. Jude McManus a 17 ans lorsque son père, un flic de Chicago, meurt dans des circonstances mystérieuses. Son cadavre est retrouvé dans les eaux d’un lac alors qu’il vient d’être accusé de corruption avec ses deux collègues, Bill Malvasio et Phil Stroke. Suicide pour échapper au scandale ? Noyade accidentelle ? L’affaire ne sera jamais résolue. Jude décide de fuir la ville et s’engage dans l’armée. 2004. République du Salvador. Dans un pays rongé par la pauvreté, la corruption et le crime, Jude McManus retrouve par hasard Bill Malvasio. Installé au Salvador pour échapper à la justice de son pays, celui-ci demande à Jude de retourner à Chicago pour retrouver Phil Stroke. Toujours hanté par la disparition et les péchés de son père, Jude y voit l’occasion de faire toute la vérité sur le passé. Mais, comme l’a justement écrit Oscar Wilde, la vérité est rarement pure et jamais simple, et Jude va vite se retrouver aux prises avec une affaire d’État.

Les éditions Sonatine nous livrent ici un roman assez atypique puisqu'il combine thriller politique, voire engagé, et le roman noir.
Jude n'a jamais vraiment digéré le fait que son père était un flic ripou et s'est suicidé dans des circonstances assez troubles. Dix ans après sa mort, il est installé au Salvador et est garde du corps au service d'un hydrologue qui doit remettre ses conclusions en faveur ou non de l'expansion d'une usine d'embouteillage. Un vieil ami et complice de son père, Bill Malvasio, toujours recherché par les autorités, prend contact avec lui et lui demande de lui rendre service en persuadant Phil Strock, le 3e complice, de s'engager dans une mission pour lui au Salvador mais sans dévoiler à ce dernier que  Bill qui est derrière tout ça. Toujours en quête de vérité par rapport à son père et désireux de prouver qu'il est meilleur que ce dernier, Jude accepte de convaincre Strock.

L'eau est évidemment au coeur de l'intrigue et soulève des questionnements sur la prédation des ressources essentielles à la vie. Mais ce livre parle aussi de moralité, du sens de la vie et des conséquences de nos actions tout au long de notre vie. Cette histoire, au final tragique, accentue l'incapacité de l'homme à échapper à sa propre nature.

Passionnant, haletant et source de nombreuses réflexions, ce livre a été pour moi un véritable coup de coeur.

Lu dans le cadre du Challenge 1% Rentré Littéraire 2013.
 


Rétroactivement lu dans le cadre du Challenge Thrillers et Polars.



jeudi, juillet 25, 2013

Bilan lecture 2e trimestre 2013

Et voici venu le moment de faire le bilan de tout ce que j'ai lu au cours du second trimestre 2013...

Avril:
  • Les derniers jours de Smokey Nelson (Catherine Mavrikakis)
  • Sa vie dans les yeux d'une poupée (Ingrid Desjours)
 
  • Des enfants silencieux (Ramsey Campbell)
  • Back Up (Paul Colize)

Mai:
  • Gokan (Diniz Galhos)
  • La première chose qu'on regarde (Grégoire Delacourt)
 
  • La maison des anges (Pascal Bruckner)
  • Il (Derek Van Arman)
  • Cinq carillons (Gail Jones)
  • Canicule (Baru/Jean Vautrin)

Juin:
  • La cuisinière d'Himmler (Franz-Olivier Giesbert)
  • Miséricorde (Jussi Adler-Olsen)
  • Maurice et Mahmoud (Flemming Jenssen)
  • Un verger au Pakistan (Peter Hobbs)
  • La voix des maisons (Jean Songe)